Spiritisme

<<Mensalegaortition divinatoriae>>


  • photo d'un Guéridon Allan KardecGUERIDON

Dans l'Antiquité, les « mensalegaortition divinatoriae » sont des tables utilisées pour la divination. Ammien Marcellin décrit ainsi une table avec une dalle, gravée avec les lettres de l'alphabet, au-dessus de laquelle est suspendu à un fil un anneau se balançant sur certaines lettres3.


La pratique de la table tournante moderne s'inscrit dans le courant du spiritualisme moderne anglo-saxon . Le procédé de « table moving » (« danse des tables ») naît dans l'ouest de l'État de New York (grand centre d'expérimentations religieuses où est déjà né le mormonisme en 1830) en 1848 et se généralise aux États-Unis au début des années 1850 (se développant parallèlement au télégraphe électrique, la table tournante est alors appelée « télégraphe spirituel » avant de traverser l'Atlantique pour atteindre l'Europe en mars 1853, date à laquelle la table débarque d'un vapeur dans le port de Brême.

Alors que la mode des « tables tournantes » culmine en Europe pendant l'hiver 1853 puis décline progressivement, cette pratique s'enracine en France où le mesmérisme, le swendenborgisme et le fouriérisme ont déjà largement préparé le terrain au spiritisme, la table tournante devenant un des premiers américanismes de la culture française. Tous les salons de la bonne société du Second Empire discutent du sujet et tentent des expériences paranormales de ce qui devient une des premières modes universelles favorisée par l'attrait de la nouveauté, la simplicité de la pratique, la libération de la parole et de l'inconscient, et l'alternance des sexes dans une demi-pénombre favorable aux prises d'initiatives amoureuses. Gérard de Nerval, Edgar Allan Poe ou Victor Hugo durant son exil de Jersey en sont des fervents adeptes7. Les scientifiques étudient dès les origines le phénomène, tel Michael Faraday. Une commission charge le chimiste Michel-Eugène Chevreul d'étudier scientifiquement le phénomène mais son rapport, remis à l'Académie des Sciences en 1854, n'est pas publié.

On sait que la mode des esprits frappeurs nous vient des Etats-Unis. Elle est apparue aux alentours de 1850. Ce fut une certaine madame Fox, veuve de son état, qui lança cette mode. Auguste Debay, dans son Histoire des sciences occultes depuis l'Antiquité jusqu'à nos jours, nous en relate le déroulement et la façon dont cette pratique est vite devenue très populaire dans les classes mondaines. Il convient toutefois de rester distant par rapport à cet ouvrage qui est de toute évidence très sceptique et négativiste et n'apporte aucune preuve scientifique, ne faisant que citer les différentes expériences qui ont été réalisées à l'époque, avec plus ou moins de moquerie.

C'est en quelques mois seulement que madame Fox aurait appris à ces deux filles âgées de 15 et 17 ans tout ce qu'il fallait savoir pour devenir médiums. Dans le cas des expériences ésotériques, le médium est un intermédiaire entre les esprits (entités spirituelles) et les hommes. Il ne faut donc pas comprendre ce terme dans sa globalité telle que nous avons l'habitude de l'utiliser (clairvoyance, divination, etc...). En spiritisme, le médium est une simple passerelle.

Ça peut nous faire sourire aujourd'hui mais à cette époque d'effervescence on ne pensait qu'aux esprits et aux tables. Petits et grands se livraient à l'exercice de la trapézomancie. Les trapézomanes, comme on les appelle, prétendent que c'est l'esprit des défunts qui est logé dans les guéridons, les tables ou les chaises. Ils cherchent à communiquer avec eux; ils leur posent des questions sur l'époque à laquelle ils vivaient et ils leur demandent de raconter leur histoire.

L'invocation consiste à amener une intelligence étrangère à nous même à l'intérieur de soi. Il s’agit d’absorber l’énergie de l’entité et ne faire qu'un avec elle, ceci pouvant aller jusqu’à devenir l’entité elle-même.

On peut également permettre à cette entité de communiquer et se manifester à travers son propre corps. Par exemple, certaines formes de pratiques de oui-ja ou encore l'écriture automatique, etc.

L’invocation demande également une grande maîtrise de son énergie interne et un grand contrôle de ses pouvoirs magiques. Mais ce n'est pas aussi dangereux qu'une évocation. On devrait en général pratiquer l’invocation dans un cadre précis et rigoureux… et bien connaître l’entité que l’on amènera en nous.

On peut également voir une invocation comme l’appel d’un archétype provenant de notre propre personne. Il s'agit alors d'une force cachée qui vit profondément en nous et que l’on ramène à la surface.

Mais, en général, on relie l’invocation au domaine de la « prière », de la demande. On parle alors de supplication, de demande, d'imploration. L'invocation consiste à « faire appel à » ou « avoir recours à

Parfois, l'invocation consiste simplement à attirer l'attention d'une entité pour obtenir son consentement. Le rituel que l'on va accomplir se déroule alors sous la bienveillance de l'esprit invoqué, ce qui va grandement faciliter son action.

Mais comment un esprit peut-il arriver dans un meuble ? Tout simplement par un rituel d'évocation. Ceux qui ne sauraient pas encore ce qu'est une évocation.