Sortie du corps & voyage astral
le paradigme de la recherche scientifique, un état modifié de conscience ou EMC (aussi appelé état de conscience modifié ou ECM)
méditation transe chamanisme
Parmi les précurseurs, il faut citer le travail de William James au début du XXe siècle sur les expériences religieuses, le mysticisme et les conversions. Par la suite, les courants dominants de recherche en psychologie, au premier lieu desquels le behaviorisme qui considérait que seul le comportement pouvait faire l'objet d'investigations sérieuses, ont eu un effet dissuasif sur les investigations scientifiques de ces phénomènes6. Leur étude scientifique a repris, puis connu un certain succès à partir du moment où ont été conduites des investigations d'universitaires sur les effets psychogènes du LSD dans les années 60. Parmi les chercheurs influents de cette époque qui ont traité du sujet, on compte Stanislav Grof, Abraham Maslow et Charles Tart. Les EMC sont un sujet d'étude important du courant de la psychologie transpersonnelle, un courant de la psychologie absent du monde universitaire français. Ce courant s'intéresse au développement de l'égo, considéré comme une voie de transcendance. En Europe, la communauté intégrale consacre une part importante de son attention aux états modifiés de conscience, notamment à l'occasion de sa conférence biannuelle.
Très récemment, les avancées des sciences cognitives et de l'imagerie cérébrale ont remis le sujet à l'agenda des scientifiques, notamment avec des investigations des corrélats physiologiques des états méditatifs et de la transe chamanique. Le chercheur Pierre Etevenon, distingue trois types d’états de conscience:
les états de conscience naturels désignant notamment le sommeil paradoxal qui correspond le plus souvent à un vécu de rêve ;
les états de conscience altérés, regroupant les pathologies mentales et neurologiques, ainsi que les intoxications sous substances psychotropes;
les états de conscience modifiés volontairement, lors de méditations, relaxations, hypnose, yoga, transe chamanique ou mystique, etc. Dans les cas de pratiques spirituelles et corporelles, les pratiquants parlent couramment d'états de conscience « supérieurs ». Pour l'anthropologue Fernand Schwarz, l’état modifié de conscience n'est qu’un moyen pour changer de plan de réalité, il est un outil et pas un état spirituel supérieur mais cela reste une question ouverte tout comme la définition de la conscience.
On peut également citer les EMC provoqués suite à des traumatismes physiques (accidents, pertes de conscience, fièvres, fatigue extrême, expérience de mort imminente).
Expérience de mort imminente
EMI (en anglais, imminent death experience ou IDE ou encore NDE, near death experience) est une expression désignant un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé. Ces expériences correspondent à une caractérisation récurrente et spécifique contenant notamment : la décorporationN 1, la vision complète de sa propre existence, la vision d'un tunnel, la rencontre avec des entités spirituelles, la vision d'une lumière, un sentiment d'amour infini, de paix et de tranquillité, l'impression d'une expérience ineffable et d'union avec des principes divins ou supranormaux.
Point de vue spirituel et des patients
Le cas de Pamela Reynolds:
Contemporain, initialement rapporté par un médecin, repris dans les médias et critiqué, le cas de Pamela Reynolds est populaire. Cette américaine, alors âgée de 35 ans, a vécu en 1991 une EMI pendant une opération d'un anévrisme géant au tronc basilaire. Avoir un tel anévrisme est très délétère : il peut se rompre et saigner à tout moment, détruisant alors le tronc cérébral adjacent et causant la mort. Enlever un tel anévrisme géant est très délicat et sa localisation est également très difficile à approcher. Pour réaliser cette opération à hauts risques, le neurochirurgien Robert F. Spetzler (en) a utilisé la technique nommée « arrêt cardiaque hypothermique » (Deep hypothermic circulatory arrest (en)) dont il a l'expertise qui consiste à abaisser la température corporelle à 15,5 °C et à mettre en place une circulation sanguine extracorporelle49. Ceci permet d'enlever l'anévrisme sans perte de sang excessive aussi bien que de protéger les tissus cérébraux adjacents de dommages éventuels. De ce fait, Pamela Reynolds a été maintenue 45 minutes avec un électroencéphalogramme (EEG) plat, c'est-à-dire sans aucune activité électrique cérébrale détectable. L'opération proprement dite a duré près de 6 heures. La littérature paranormale affirme que l'EMI de Pamela Reynolds s'est déroulée durant cette période d'arrêt cardiaque hypothermique.
Selon son récit, elle est sortie de son corps au moment de l'arrêt de l'EEG et elle a pu raconter en détail, après coup, toute l'opération à laquelle elle aurait assisté de l'extérieur : les anecdotes entre infirmières, les instruments chirurgicaux utilisés, puis une phase transcendante, le tunnel, la lumière. Elle est morte le 29 mai 2010, à l'âge de 53 ans, 19 ans après son opération.
L'expérience de mort imminente de Pamela Reynolds est considérée par certains comme une preuve de la réalité de la survie de la conscience après la mort, et de la vie après la mort. Ce récit d'EMI a gagné une popularité internationale énorme depuis sa publication en 1998 dans le livre Light and Death )àdu cardiologue américain Michaël Sabom53. Ce récit a été repris par Daniel Maurer dans Les Expériences de mort imminente. Les témoignages de Pamela Reynolds et de ses médecins ont donné lieu à un reportage diffusé mondialement.
Analyse du cas par des sceptiques
Dans le magazine Skeptic, organe de la Skeptics Society, l'anesthésiste G.M. Woerlee déclare que cette vidéo est « incroyablement trompeuse et inexacte ». Il s'étonne que les Drs Sabom et Spetzler aient pu coopérer à la création du contenu de cette vidéo qu'il qualifie encore d'« incroyablement imaginative ». Woerlee relève que le compte rendu « raisonnablement précis » de l'histoire de Pamela Reynolds dans le chapitre 5 de Light and Death, écrit par le Dr Sabom, révèle que c'est le mauvais fonctionnement de son corps qui est à l'origine de l'EMI56,57. En confrontant le récit de Pamela Reynolds et le compte-rendu du protocole opératoire décrit dans le livre de Sabom, le Dr Woerlee conclut que l'EMI de Pamela Reynolds ne s'est pas déroulé durant la phase d'EEG plat induite par l'arrêt cardiaque hypothermique.
Au sujet du récit sur les détails de l'opération, le Dr Woerlee objecte que Pamela Reynolds devait nécessairement connaître de nombreux détails de son opération en raison d'une prescription légale déjà en vigueur en Arizona en 1991 qui contraignait le corps médical à obtenir par écrit le consentement éclairé du patient pour toute procédure potentiellement mortelle. Le chirurgien doit informer le patient sur la nature et le but de l'opération, les bénéfices attendus et les risques encourus. Pamela Reynolds était éveillée lorsqu'elle a été amenée en salle d'opération. Ainsi, elle aurait vu la préparation de la salle d'opération, les chariots sur lesquels se trouvaient les instruments couverts, les moniteurs d'anesthésie et de neurophysiologie, de nombreux membres du personnel, ainsi que de nombreux autres détails.
Dans le numéro d'automne 2011 du Journal of Near-Death Studies, Woerlee argumente le cas où les quatre perceptions auditives véridiques rapportés de Pamela Reynolds peuvent être expliquées par sa capacité à entendre durant les périodes d'attention consciente sous l'influence de la combinaison de médicaments utilisés pour l'anesthésie générale au cours de l'opération de son anévrisme géant de l'artère basilaire58. En effet, depuis les années 1970 les études ont révélé que le cerveau des personnes sous anesthésie générale répondent aux sensations telles que le toucher, les mouvements, la lumière, les sons et la douleur, mais très peu de gens se souviennent de ces choses. C'est la qualité de l'anesthésie qui permettra d'inhiber ces souvenirs. De plus, la description du Dr Sabom relative au dispositif auriculaire destiné à vérifier l'intégrité du tronc cérébral révèle qu'il n'est pas familier de cette technique. Selon Sabom, Pamela ne pouvait pas entendre en raison de l'émission répétitive de cliquetis à 100 dB dans chacune de ses oreilles. L'analyse de cette technique de vérification de l'intégrité du tronc cérébral par le Dr Woerlee montre que la perception auditive reste possible59,60. Woerlee démontre en se référent aux détails opératoires que Pamela Reynolds percevait deux sons différents émis dans chacune des oreilles, à droite un cliquetis à 11,3 clics par seconde émis à 95 dB et à gauche un son blanc à 40 dB. Les cliquetis occupaient au plus seulement 12,46 % de son audition et de la capacité de traitement du tronc cérébral. Cette durée lui laissait suffisamment de temps et de capacité neuronale pour percevoir d'autre sons. Concernant le son blanc émis à gauche, il n'empêche pas l'audition des sons supérieurs à 40 dB, ce qui est le cas des phénomènes auditifs qu'elle a perçus, le niveau sonore d'une conversation étant compris entre 60 et 70 dB, le niveau sonore de l'écoute de musique est compris entre 70 et 85 dB. Par conséquent, ni les cliquetis ni le son blanc avec les paramètres décrits n'inhibent la perception sonore par conduction aérienne ou osseuse (Reynolds décrit la perception sonore par conduction osseuse de la perceuse pneumatique qui a servi à préparer les quatre ouvertures nécessaires à la découpe de la boîte crânienne).