Un surprenant personnage, considéré comme le guérisseur de tous les temps. À sa mort, en 1971, plus de 30 000 personnes vinrent lui rendre hommage. Parmi elles, des ministres, des acteurs célèbres et même la fille d’un ancien chef d’État l’accompagnèrent à sa dernière demeure.
Pendant vingt ans, il pratiqua dans la petite ville ancienne de Congonhas do Campo, dans l'État de Minas Gerais, des centaines d’opérations paranormales. Il guérissait aussi bien des tumeurs variqueuses que des cataractes, et les patients sortaient de ses mains entièrement rétablis.
Lors d’opérations des yeux, Arigó demandait au patient de s’adosser à la paroi de la pièce. Après quelques minutes de méditation, dans un état second, il affirmait se mettre en rapport avec l’esprit du Dr Fritz, qui dirigeait l’intervention par la pensée.
Il maintenait la tête du patient contre la paroi, relevait la paupière d’un doigt et introduisait la pointe d’un simple couteau de cuisine dans l’œil, faisant une entaille entre la prunelle et la paupière. Parfois, il poussait le couteau si loin sous la cornée que sa pointe formait un renflement visible.
Dans un état second, maniant le couteau avec dextérité et parfois sans regarder, Arigó opérait à l’intérieur de l’œil. Les assistants étaient stupéfaits : le patient restait conscient et ne souffrait pas.
Il arrivait qu’il sorte l’œil de son orbite pour en prélever une masse gélatineuse, puis le repositionne délicatement avant de presser les paupières pour faire sortir un liquide ressemblant à du pus.
Sa médiumnité se manifestait principalement sous deux formes : l’incorporation de l’esprit du Dr Fritz et son influence directe.
En incorporation, Arigó était totalement inconscient. Le Dr Fritz opérait alors avec vivacité, utilisant un couteau, un canif, des ciseaux ou un bistouri, selon ce qui se trouvait à portée de main. Il s’exprimait en allemand ou en portugais avec un fort accent allemand.
Les témoins rapportent que lors de l’incorporation, Arigó changeait d’attitude, de voix et même de physionomie. Les opérations se déroulaient en pleine lumière, souvent en chemise ou torse nu, sous les yeux d’observateurs attentifs, parmi lesquels des médecins et des journalistes.
La chirurgie à mains nues est une pratique connue principalement au Brésil et aux Philippines. José Arigó fut l’un de ses représentants les plus célèbres. Si la venue de nombreux curieux aux Philippines a favorisé l’apparition de charlatans, cela n’a pas empêché les enquêtes sérieuses sur la probité de certains guérisseurs.
Cette pratique existe aussi dans le Cercle Allan Kardec, via la médiumnité à incorporation : les doigts de l’esprit incorporé pénètrent les chairs lorsque le taux vibratoire des tissus est modifié, permettant l’extraction de masses matérialisées représentant la maladie à retirer.
L’incorporation est une transe médiumnique au cours de laquelle l’esprit et le périsprit du médium quittent le corps physique, laissant celui-ci disponible pour un esprit désireux de se manifester. Celui-ci prend possession du corps et l’anime avec sa propre personnalité, ses gestes, son langage et ses intonations.
Cette forme de médiumnité permet un contact direct avec l’auditoire et parfois de longues discussions. Dans le cas d’Arigó, c’est toujours le Dr Fritz qui s’incorporait, assisté d’autres entités spirituelles.