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26 Jan

Un voyage dans l'au-delà à voir.


Expérience de mort imminente:

Expérience de mort imminente (EMI) est une expression désignant un ensemble de « visions » et de « sensations » consécutives à une mort clinique ou à un coma avancé. Ces expériences correspondent à une caractérisation récurrente et spécifique contenant notamment : la décorporation , la vision complète de sa propre existence, la vision d’un tunnel, la rencontre avec des entités spirituelles, la vision d’une lumière, un sentiment d'amour infini, de paix et de tranquillité, l'impression d'une expérience ineffable et d’union avec des principes divins ou supranormaux

Cependant, rares sont les EMI qui associent tous ces éléments et on observe une certaine variation inter-individuelle. De plus, une part importante d'EMI comporte des sensations négatives et des fonctions cognitives diminuées. Enfin, des états d'EMI peuvent survenir en dehors de toute réelle imminence de la mort.

L'EMI est un problème-carrefour où se croisent les interprétations transcendantales ou spiritualistes, avec les interprétations physiologiques ou psychologiques.

D'autres expressions sont parfois utilisées, comme « expérience aux frontières de la mort », « expérience de mort approchée » (EMA), « expérience de mort-retour », ou l'expression anglaise : « near-death experience » (NDE)

Autre Cas d'E.M.I

Elvire, 48 ans: "L'expérience de mort imminente m'a rendue plus forte"

Elvire a vu une lumière aveuglante avant de revenir à elle. Elvire a vu une lumière aveuglante avant de revenir à elle. 

C'est une expérience mal connue et qui suscite souvent le scepticisme. Connaître un état de mort imminente c'est se frotter à ce qui reste un mystère pour la communauté scientifique. Elvire nous confie les détails de son étrange voyage.

"A l'âge de 18 ans, il y a trente ans, je me suis fait retirer les amygdales. Une opération en apparence bénigne qui ne m'inquiétait pas du tout. A l'époque, on n'était même pas allongé mais simplement assis sur ce qui ressemble à un fauteuil de dentiste.

"On va la perdre!"

On m'a donné un gel à avaler pour pré-endormir les amygdales puis on m'a fait une piqûre pour m'endormir. C'est là que j'ai fait un arrêt cardiaque. Les médecins m'ont expliqué ensuite m'avoir fait un massage cardiaque puis des électrochocs pour que je revienne à moi.  

Sur le coup, je me suis sentie projetée hors de mon corps. Je voyais la scène en 'dehors de moi-même'. J'ai su plus tard qu'il s'agissait d'un phénomène que l'on appelle la 'décorporation'. J'entendais les voix des médecins autour de moi. Ils criaient: 'On va la perdre!'  "Ce n'est pas ton heure"

C'est là que je suis morte. Techniquement, mon coeur s'est arrêté. J'ai alors vu des couleurs, une lumière extrêmement forte au bout d'un tunnel. Je suis montée dans cette lumière. J'y ai rencontré quelqu'un à qui j'ai parlé. Ayant été élevée dans la religion catholique, je me figurais que c'était le Christ. Il m'a dit: 'Ce n'est pas ton heure.' Je me sentais tellement bien, je ressentais un tel bien-être que je refusais de partir. Je voulais rester auprès de lui. C'est à ce moment-là que j'ai ressenti un électrochoc très fort et que j'ai réintégré mon corps. Ensuite, je me suis réveillée. 

Lors du rendez-vous post-opératoire, les médecins n'ont pas pu me dire ce qui m'était arrivé. Ils étaient incapables d'expliquer pourquoi j'avais fait un arrêt cardiaque lors d'une intervention aussi courante. Sur mon dossier, il est simplement indiqué que j'ai fait un malaise vagal. Aujourd'hui encore mes questions sont sans réponses: Que s'est-il passé exactement? Est-ce une erreur médicale? S'agissait-il d'un mauvais dosage de médicaments lors de l'anesthésie? C'est cette dernière option qui me paraît la plus crédible aujourd'hui. Il y a trente ans, les techniques

 étaient moins perfectionnées, les dosages plus aléatoires.

La vie m'adressait un message

A la suite de cet épisode, j'ai commencé à déprimer. Pendant des mois, j'ai beaucoup pleuré, je me sentais très seule. Il faut dire que je me suis très peu confiée sur ce qui m'était arrivée. Quand je l'ai raconté à ma mère, elle ne m'a pas cru. Seule l'une de mes amies s'est montrée compréhensive. C'était quelqu'un qui lisait beaucoup, qui avait l'esprit très ouvert.  

Elle m'a offert un livre qui a changé ma vie: La Vie après la vie. Enquête à propos d'un phénomène: la survie de la conscience après la mort du corps, de l'Américain Raymond Moody. L'histoire de ce docteur en philosophie et médecin m'a passionnée. Dans son ouvrage, il raconte l'épisode d'EMI -Expérience de Mort Imminente- qu'il a lui-même vécu et enquête sur ce phénomène méconnu.  

J'ai lu beaucoup d'autres choses après ça, de la littérature plus ou moins sérieuse, pour comprendre le sens de ce qui m'était arrivé. Une impression tenace demeurait: celle d'être revenue à la vie pour accomplir quelque chose, comme si la vie m'adressait un message.

"Les spécialistes continuent d'affirmer que les EMI n'existent pas" Je me suis lancée dans la peinture. Mes toiles représentent très souvent des tunnels, des chemins labyrinthiques, une lumière vive. C'est d'ailleurs grâce à cette activité que j'ai commencé à parler de cet épisode. Je faisais une exposition dans une galerie d'art il y a quelques années. Une femme est entrée et m'a dit qu'il fallait que l'on parle. Elle avait immédiatement compris que j'avais vécu une EMI. Elle même faisait partie d'une association -IANDS-France ou Association Internationale pour l'étude des Etats proches de la Mort- qui réunit des gens qui avaient vécu la même chose que moi. 

Elle m'a demandé de témoigner auprès de médecins, d'anesthésistes. Je l'ai fait avec plaisir. J'estime qu'il faut que la communauté médicale cesse d'être aussi hermétique sur le sujet. Pour l'heure, les spécialistes continuent d'affirmer que les EMI n'existent pas, que tout se passe dans le cerveau, notamment les flashs de lumière qui seraient uniquement un phénomène chimique.  L'impression de 'savoir' plus que de 'croire'

Auprès du grand public aussi, le phénomène aussi est tabou. Personne n'ose parler d'EMI car il est très rare de rencontrer quelqu'un de suffisamment ouvert d'esprit et prêt à écouter sans juger. Seuls quelques uns de mes amis intimes sont au courant, ainsi que mon conjoint évidemment. Il est ingénieur et très cartésien mais a fini par me croire!  En tant que croyante, cette expérience d'EMI me porte: j'ai l'impression de 'savoir' plus que de 'croire'. Je suis persuadée qu'il y a une vie après la mort. Je suis très à l'aise avec ces questions. Grâce à un travail de psychothérapie qui a duré pendant des années, j'ai éliminé toute la souffrance liée à ce qui m'est arrivée.

"Un effet très positif sur ma vie"

Au sein de l'association IANDS, je partage beaucoup, j'échange avec des gens qui n'ont pas encore fait ce chemin là. J'ai notamment rencontré un homme qui est 'mort' après un grave accident de moto. Il s'est réveillé sous une couverture de survie. Cela fait trois ans et il ne s'en remet toujours pas. 

Nous sommes dans une société terriblement cartésienne dans son rapport au métaphysique. Peut-être parce que la problématique de la mort renvoie les gens à leur finitude. Cela leur fait peur, ils préfèrent ne pas en parler, éviter le sujet à tout prix car cela bouleverserait toutes leurs représentations.

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Je pense que j'aurais moins peur que quelqu'un d'autre face à ma fin. J'ai aussi moins d'appréhension face à l'éventualité du décès de l'un de mes proches. Evidemment, je crains la séparation, le manque mais je sais que je les reverrais. Cette certitude a un effet très positif sur ma vie. Je me sens pleine de force. Je ne sais pas à quoi ressemble l'au-delà mais je suis persuadée que c'est un lieu bienveillant, doux. Pour le reste, je suis comme tout le monde, je ne peux que spéculer." 

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